Extrait du film «L'Empremier live at Beaubassin (1970)»

L’Empremier live at Beaubassin (1970)

Rémi BELLIVEAU (Memramcook)

Exposition

Du 12 septembre 2024 au 15 décembre 2024

Salle principale

Vernisage le 12 septembre 2024, 17:00

L’Empremier live at Beaubassin (1970) est une œuvre vidéo pastiche du film Live at Pompeii (1972, 1974) d’Adrian Maben, où l’on voit le groupe mythique Pink Floyd jouer dans un amphithéâtre romain vide. À Beaubassin, les ruines du Fort Beauséjour – situées à la frontière entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse – servent d’amphithéâtre dans lequel les esprits du passé (ceux d’acadien·ne·s, condamné·e·s ici, en 1755, à la déportation et l’errance) sont convoqués comme spectateur·trice·s fantomatiques. 

Adoptant le décor de l’été 1970, Live at Beaubassin met en scène un·e chansonnier·ère  acadien·ne fictive – Joan Dularge – préoccupé·e par l’actualité LGBT[Q2IA+] au lendemain des Stonewall riots (28 juin 1969) et motivé·e par sa condition de personne nouvellement trans-out. Aux prises avec ces enjeux et ceux de l’Acadie, Joan et son groupe doivent répondre à des questions intemporelles telles que : « Jouez-vous de la musique acadienne ? » et « Est-ce que l’acadienneté est une forme de queerness ? ».

L’artiste aimerait remercier le Conseil des arts du Canada, MOMENTA Biennale de l’image et la Fondation RBC pour leur soutien financier.

L’ARTISTE

Sa démarche artistique s’ancre dans sa culture d’appartenance (acadienne) souvent prise entre son passé (son histoire, son folklore, ses récits, ses coutumes) et son présent (sa diaspora, ses luttes sociales, ses dialectes, sa culture populaire). Cet héritage complexe, relevant tant d’un passé (lointain ou récent), que du présent, voire du futur, est la matière première de son travail.

Iel cherche à problématiser la culture acadienne en la confrontant à ses multiples contradictions liées à son statut hybride, qui oscille entre folklorique et contemporain. Iel explore celles-ci à travers une démarche interdisciplinaire qui brouille les frontières entre la posture créatrice de l’artiste, parfois musicien·ne, et celle, plus institutionnelle, de l’historien·ne-archiviste, parfois musicologue.

Ses projets ont pour point de départ les archives et prennent souvent la forme de collections dans lesquelles des artéfacts historiques, soit acquis, empruntés ou façonnés, partagent un statut ambigu avec les œuvres qu’iel crée.

Rémi Belliveau est un·e artiste et musicien·ne interdisciplinaire acadien·ne originaire de Belliveau-Village (vallée de Memramcook, Nouveau-Brunswick), un hameau acadien situé sur Mi’kma’ki, le territoire ancestral non cédé du peuple Mi’kmaq.

Son travail artistique s’attache à déconstruire et reprogrammer les fondements, les structures et les imaginaires de la culture acadienne à laquelle iel appartient, dans le but de cultiver des capacités d’(auto)analyse et de sens critique.

Récemment, iel a été deux fois en lice au Prix Sobey pour les arts (finaliste Atlantique en 2021, liste préliminaire Atlantique en 2024), lauréat·e du Prix Claudine et Stephen Bronfman (2022), lauréat·e des Ateliers Montréalais de la Fonderie Darling (2023-2026) et finaliste au Prix en art actuel du Musée national des beaux-arts du Québec (2025).


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