Ateliers maraîchers | Oeuvres extérieures

Émili DUFOUR (Saint-Gédéon) + Diane LAURIER (Sainte-Adèle) | Commissaire : Nathalie LAVOIE (Saguenay)

Exposition, Terminé(e)

Du 16 juin 2023 au 31 mai 2024

AGORA+

FR

Pendant la saison estivale 2022, les artistes Émili DUFOUR (Saint-Gédéon) et Diane LAURIER (Saguenay) effectuaient, à l’initiative de Langage Plus, une résidence axée sur des séjours immersifs en contexte maraîcher. Sous le commissariat de Nathalie LAVOIE, il en a résulté pour chacune une exposition in situ, une présentation en duo dans la vitrine de Langage Plus et une publication qui rend compte, de manière visuelle et écrite, de cette expérience à la fois artistique et horticole.

Le projet prend fin ici-même au centre-ville d’Alma, en ramenant la culture maraîchère en milieu urbain via le regard sensible d’une artiste de proximité. De juin à octobre, l’espace de diffusion AGORA+ | Galerie sans murs accueille de manière rotative, pendant quelques mois, trois murales découlant de la résidence décentralisée de DUFOUR à merci la terre (Métabetchouan). Quant à elles, les oeuvres de LAURIER créées au Jardin des défricheurs (Ferland-et-Boilleau) seront mises à l’honneur à la même période en 2024.

D’emblée, chaque milieu s’est avéré un contexte de création hors du commun offrant l’occasion à l’artiste d’établir un lien étroit avec un acteur important de son territoire et sa communauté, de manière à « composer avec la complexité du réel », ce qui est dans l’esprit de la permaculture.

OEUVRES

La serre de nuit, 2022 | murale 1 (mi-juin à fin juillet)

Émili Dufour : « 25 juillet 2022 : Je suis privilégiée d’être dans la serre.* Encore plus de nuit. Mon éclairage pastel fait apparaître les feuilles de manière irréelle. Mais tout est sur le même plan, en changeant de point de vue, je remarque le plafond de la serre et l’entre rangée. De petites lumières apparaissent en contraste rouge sur vert. Elles sont mystérieuses. Science occulte. D’autres explorations du monde. »

*Note complémentaire de la commissaire : Peu de personnes peuvent entrer dans la serre en tout temps, par précaution contre l’introduction d’éléments pathogènes qui affecteraient les cultures.

Tapisserie de semis, 2022 | murale 2 (début août à mi-septembre)

Afin de réduire le temps de travail et la pénibilité du désherbage manuel, il est d’usage que le jardinier installe une toile d’occultation dans les champs. Les ouvertures pratiquées à intervalles réguliers permettent de sélectionner la bonne plante et d’occulter la mauvaise herbe. À partir de cette observation, Émili Dufour crée un papier peint sur fond noir basé sur la répétition d’un dessin en motif de jeunes pousses. Cette tapisserie de semis, appliquée sur un bâtiment multifonctionnel, devient de ce fait une carte-plan du territoire en incorporant, à la manière d’un collage-camouflage, la cabane à outils du jardin maraîcher susceptible de passer inaperçue aux yeux de la visiteuse inattentive ou du visiteur inattentif.

Lueurs dans la serre, 2022 | murale 3 (mi-septembre à fin octobre)

À son retour d’une entrée dans la serre la nuit, Émili Dufour nous rapporte ses visions nocturnes spectrales par le biais de la peinture. Ainsi, un fantôme au drapé blanc trône au centre de la serre, entre les rangées et les fils verticaux auxquels s’accrochent les plants de tomates, afin de prendre de l’altitude. Qui est celui qui vient de l’au-delà nous hanter de blanc ? Par ailleurs, l’artiste représente huit mains blafardes qui tentent de saisir des fruits mûrs parmi les plantes. Une seule y parviendra, tandis que les autres cherchent en vain dans le vide. La question de la faim surgit comme une hantise qui s’enracine dans nos mécanismes de survie, nos transmissions transgénérationnelles ou nos identifications projectives. Qui sait ?

L’ARTISTE

Émili Dufour détient une maîtrise ainsi qu’un baccalauréat interdisciplinaire en art de l’Université du Québec à Chicoutimi. Ses oeuvres font partie de collections privées et publiques et ont été présentées lors d’expositions individuelles et collectives au Centre national d’exposition (CNE) de Jonquière, à la Galerie d’art du Cégep de Jonquière, à la Foire d’art contemporain de Saint-Lambert, à Caravansérail de Rimouski, à la Galerie L’OEuvre de l’Autre de Chicoutimi et à Langage Plus d’Alma. Elle a également participé à une résidence de deux mois au CEAAC-Centre européen d’actions artistiques contemporaines à Strasbourg (France) dans le cadre du programme Résidences croisées Alsace, France/Saguenay–Lac-Saint-Jean, Québec de l’Agence culturelle d’Alsace/Frac Alsace et de Langage Plus.

Ateliers maraîchers a vu le jour grâce au soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est et de la Ville d’Alma, dans le cadre du Programme de partenariat territorial du Saguenay–Lac-Saint-Jean 2021-2022. Langage Plus souligne l’apport important de merci la terre, du Jardin des Défricheurs et du Centre SAGAMIE au projet.


ENG

During the summer season of 2022, artists Émili DUFOUR (from Saint-Gédéon) and Diane LAURIER (from Saguenay) carried out, under the initiative of Langage Plus, a residency focused on immersive stays in a market gardening context. Under the curatorship of Nathalie LAVOIE, this resulted in an on-site exhibition for each artist, a joint presentation in the Langage Plus storefront, and a publication that visually and textually documents this artistic and horticultural experience.

The project comes to an end right here in downtown Alma, bringing market gardening culture back to urban environments through the sensitive perspective of a local artist. From June to October, the AGORA+ | Galerie sans murs exhibition space will host, on a rotating basis for a few months, three murals stemming from DUFOUR’s decentralized residency at merci la terre (Métabetchouan). As for LAURIER’s works created at the Jardin des défricheurs (Ferland-et-Boilleau), they will be showcased during the same period in 2024.

From the outset, each environment proved to be an extraordinary creative context, providing the artist with an opportunity to establish a close connection with a significant actor of their territory and community, in a way that « deals with the complexity of reality, » in the spirit of permaculture.

WORKS

La serre de nuit, 2022 | Mural 1 (mid-June to late July)

Émili Dufour: « July 25, 2022: I am privileged to be in the greenhouse.* Even more at night. My pastel lighting makes the leaves appear unreal. But everything is on the same plane, and by changing my point of view, I notice the ceiling of the greenhouse and the inter-row space. Small lights appear in red contrast on green. They are mysterious. Occult science. Other explorations of the world. »

*Additional note from the curator: Few people can enter the greenhouse at any time, as a precaution against introducing pathogens that would affect the crops.

Tapisserie de semis, 2022 | Mural 2 (early August to mid-September)

To reduce the time and labor of manual weeding, it’s customary for gardeners to install an occlusion canvas in the fields. Regularly spaced openings allow the right plant to be selected while obscuring the weeds. Based on this observation, Émili Dufour creates a black-backed wallpaper featuring a repeating pattern of young shoots. Applied to a multifunctional building, this seeding tapestry becomes a map-plan of the territory, incorporating the market garden’s tool shed in a collage-camouflage manner, potentially escaping the notice of inattentive visitors.

Lueurs dans la serre, 2022 | Mural 3 (mid-September to late October)

Upon returning from a night entry into the greenhouse, Émili Dufour translates her spectral nighttime visions into paintings. Thus, a ghost in a white drapery sits in the center of the greenhouse, between rows and vertical strings where tomato plants cling to gain altitude. Who is this figure from beyond haunting us in white? Additionally, the artist portrays eight pallid hands attempting to grasp ripe fruits among the plants. Only one will succeed, while the others search in vain through emptiness. The question of hunger arises as an anxiety rooted in our survival mechanisms, transgenerational transmissions, or projective identifications. Who knows?

THE ARTIST

Émili Dufour holds a master’s and an interdisciplinary bachelor’s degree in art from the Université du Québec à Chicoutimi. Her works are part of private and public collections and have been presented in solo and group exhibitions at the Centre national d’exposition (CNE) de Jonquière, Galerie d’art du Cégep de Jonquière, Saint-Lambert Contemporary Art Fair, Caravansérail in Rimouski, Galerie L’OEuvre de l’Autre in Chicoutimi, and Langage Plus in Alma. She also participated in a two-month residency at CEAAC-Centre européen d’actions artistiques contemporaines in Strasbourg, France, as part of the Résidences croisées Alsace, France/Saguenay–Lac-Saint-Jean, Québec program by Agence culturelle d’Alsace/Frac Alsace and Langage Plus.

Ateliers maraîchers came to life with the financial support of Conseil des arts et des lettres du Québec, MRC de Lac-Saint-Jean-Est, and Ville d’Alma, within the framework of the Programme de partenariat territorial du Saguenay–Lac-Saint-Jean 2021-2022. Langage Plus acknowledges the significant contribution of merci la terre, Jardin des Défricheurs, and Centre SAGAMIE to the project.