Pavillons de la jeunesse, Vue d'exposition. Crédit photo : Guy L'Heureux. Crédit archive photographique : Antoine Désilet (1927-2019), photographie publiée dans La Presse (Montréal), 31 août 1968. Issue du fonds d’archives de La Presse, conservé par la Bibliothèque et archive nationale du Québec, avec l’aimable autorisation de Luc Désilet.

Résidences croisées Grand Est, France / Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec

Fanny LATREILLE (Montréal)

Résidence, Terminé(e)

Du 13 janvier 2020 au 13 mars 2020

Strasbourg

Le travail récent de Fanny Latreille s’est attardé sur des formes de commun. D’abord, en s’intéressant aux communes, notamment celles de La Plaine (1972-1984) et du Récif (2015 à ce jour), et à l’expérience renouvelée par les milléniaux du désir de tester de nouvelles formes de vivre au quotidien. Puis, en réfléchissant aux legs ambiants qui nous permettraient de croire qu’il y a une résurgence de la contreculture chez la jeunesse actuelle. Ainsi, son projet de résidence dans le Grand Est s’intéressera toujours au commun. Cette fois-ci, c’est cette langue que l’on retrouve en Alsace, le dialecte alsacien, qui sera la base de cette expérience du commun entre l’Alsace et le Québec. Et ce commun, quel est-il? L’artiste croit que c’est notre rapport aux langues et dialectes, qui bougent, changent, s’estompent. Elle soutient qu’une richesse émane de ces changements, tant que nous puissions nous souvenir de ce qui existait avant et que nous puissions le faire revivre par un exercice de mémoire. Car, tout comme l’Alsace, le Québec se voit perdre une quantité de dialectes qui, heureusement, stimulent nos mémoires lorsque rencontrés.

La pratique artistique de Fanny Latreille est aussi celle du passage d’un médium à l’autre, sans attachement disciplinaire, autour d’un point central : le travail de l’image. En déclinant sous plusieurs formes un sujet, elle matérialise une agrégation mentale par laquelle elle tente de définir quel est le sens culturel de l’image. Photographiques, sculpturales ou installatives, les manifestations de son travail s’imposent à même les surfaces du lieu de leur exposition. Avec un intérêt marqué pour des manifestations culturelles et sociales qui nous mènent hors du temps, elle explore les différents codes sociaux et esthétiques qui régissent des phénomènes rattachés à un mode de vie. Elle pointe des circonstances par lesquels des groupes performent des temporalités sociohistoriques. Ainsi, son approche vise à établir un rapport à la temporalité, un transfert du passé dans le présent pour le présent et son autodépassement, dirigé à la fois vers le futur et latéralement.

Montréalaise d’origine, Fanny Latreille complète en 2019 une maîtrise en art visuel et médiatique à l’Université du Québec à Montréal. Son travail vidéo a été récompensé par les bourses d’excellence Omer De Serres (2012) et Robert Wolfe (2013). En 2018, elle reçoit la Bourse François-Xavier-Mange accompagnée d’une résidence d’un an à l’Atelier Circulaire, à Montréal. Ses œuvres ont été présentées lors d’expositions collectives et de programmation vidéo au Québec : au Centre d’art actuel Skol (2019), à la Galerie de l’UQAM [2018), Z Art Space (2016), Art souterrain (2015), Espace Projet (2015).